Se souvenir des belles choses
~Lundi 2 mars 2015
Ce matin, le chant des oiseaux chasse l’hiver.
Eveillons-nous !
Vendredi 3 mars 2015
On ne peut le nier, comme un petit air de printemps ce matin.
Sortons de notre torpeur hivernale !
J’ouvre une fenêtre et je laisse entrer la vie.
Jeudi 5 mars 2015
J’envisage avec optimisme une reprise professionnelle. Dans ma tête, je trace des cours, j’ouvre des livres. En un mot, je réveille mon cerveau. Je redessine un espace. Je me projette sur un tableau noir.
Je veux y croire !
Samedi 7 mars 2015
Vider, trier, jeter l’inutile. Pourquoi ai-je gardé autant de choses qui ne servent à rien ? Etagère par étagère, et surtout un sac poubelle près de moi. J’ignore dans mes gestes, l’attachement, l’affect, le « cela pourra me servir plus tard ».
Je refuse la question qui vient en moi : « que jeter ? »
Avec rage et détermination, je jette !
Dimanche 8 mars 2015
Dans mon sac poubelle, je mets sans regrets des articles parus sur des livres. Pourquoi les garder puisque je ne les relis pas !
~LES LIVRES
Livres sacrés et tout écornés, livres
dévorés, dévorants,
secrets,
dans les poches :
Nietzsche sentait le coing,
et comme en fraude et souterrain
Gorki m'accompagnait.
O ce moment fatal
où, sur les rochers de Victor Hugo,
le berger marie sa promise
après avoir vaincu la pieuvre
ou lorsque le Bossu de Notre-Dame
circule en volant sur les veines
de la gothique anatomie.
O Maria de Jorge Isaacs,
baiser tout blanc dans le jour rouge
des haciendas célestes
qui s'immobilisèrent
avec ce sucre mensonger
qui nous fit pleurer, nous étions si purs.
Les livres tissèrent, creusèrent,
déroulèrent leur serpentin
et peu à peu, derrière
les choses, les travaux,
surgit comme une odeur amère
et avec la clarté du sel
l'arbre du savoir.
Pablo Neruda
j'aime ce texte qui est mon miroir. Dans les livres je n'ai pas forcément chercher le savoir, mais j'y ai trouvé l'aventure et la liberté.